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partie centrale qui "pousse"

Naissance de Formation-Conseil

Tout le secteur développement deTetra Pak déménage à l’étranger. Un premier groupe de 23 personnes est mis à pied et j’en fait partie !
Mon chef est désolé, mes compétences ne sont pas misent en cause, je m’accroche alors à l’idée qu’ils m’ont donné ma chance, qu’ils n’ont licencié que ceux qui peuvent le mieux s’en sortir.
C’est probablement faux, mais c’est plus facile mentalement de le penser. Nous avons 3 mois pour liquider les affaires courantes et assurer le transfert du savoir à ceux qui restent (et qui se demandent quand sera leur tour).
Trois mois difficiles ! J’aurai préféré devoir rentrer tout de suite à la maison.
Petit à petit ma boite de courrier interne ne se remplit plus, elle reste même vide plusieurs jours. Je vois mes collègues se rendre à des séances de travail auxquelles on ne me convie plus. Les journées deviennent longues.
Un consultant nous aide à réaliser un dossier de candidature, nous encourage à contacter un maximum de personnes dans notre entourage et me demande :
- C’est quoi votre rêve ?
Il ne se doute pas que ma vie était jusqu’ici guidée par cette question.
Il est vrai que dans les dernières 15 années, la responsabilité liée aux enfants avait un peu occulté cette question. Le bouleversement de ma vie professionnelle a permis de la faire réapparaître.
Et s’il était possible d’allier rêve et vie professionnelle ?
Malheureusement, le consultant mis à notre disposition n’avait pas d’outils pour m’aider à trouver les réponses.
Un bilan professionnel réalisé chez un psychologue n’a fait que confirmer mes traits de caractère, sans pour autant me donner des indications sur les activités professionnelles potentielles.
J’ai donc dû me débrouiller seul en passant en revue toutes les activités possibles. La formation s’imposait lentement dans mon esprit, mais enseigner quoi ? La gestion de projet ?
Cette discipline avait meublé une grande partie de ma carrière. J’étais en mesure de partager une grande expérience, mais il me fallait développer des concepts didactiques.
La rencontre avec Pierre a été décisive.
Directeur du centre CIM de Suisse occidentale (CCSO), il m’a proposé un stage dont le but serait de promouvoir et développer le management de projet en Suisse romande.
Ensemble, nous avons fondé la Société suisse de Management de Projet (SMP). A ce jour, elle réunit plus de 150 membres, organise un congrès annuel et de nombreuses soirées-débat.
Parallèlement nous avons développé un programme de formation pour l’école d’ingénieurs de Fribourg, un virage professionnel se confirmait et l’option « formateur d’adulte » se précisait. La douloureuse expérience du licenciement m’a fait prendre conscience de l’importance d’être constamment éveillé à ce que peut offrir la vie.
Dès la fin de mon stage, j’ai alors participé pendant plusieurs mois à diverses activités liées à la formation au sein du CCSO.
Pierre, qui a toujours une quantité de projets en tête se proposait d’en développer deux qu’il considérait de la plus haute importance pour aider au développement économique des entreprises:

1 Créer un centre de compétences Internet. A cette époque, c’était plutôt considéré comme un réseau réservé aux étudiants des hautes écoles et universités pour partager leur savoir.
Rares étaient ceux qui voyaient là un système de partage d’information auquel chaque entreprise adhérerait un jour.

2 Développer un programme de soutien aux demandeurs d’emploi conjuguant stage en entreprise et plan de formation individualisé.
Cette idée permettrait de pallier au manque de moyens de beaucoup de petites entreprises par l’utilisation des ressources inutilisées représentées par les demandeurs d’emploi cadres. En échange de ce « service », le demandeurs d’emploi a la possibilité d’acquérir et de pratiquer de nouvelles compétences, puis de pouvoir justifier d’une activité professionnelle l’aidant infiniment dans sa recherche d’un emploi. La plupart des entreprise hôtes s’intéressent d’ailleurs à engager le participant.
Il avait, dans le cadre du CCSO, obtenu du département de l’économie du canton de Fribourg, un crédit pour développer cette idée. Douze stages avaient étés mis en place avec succès. (j’en étais le 4ème !)
L’OFIAMT (aujourd’hui le Seco) fort intéressé par cette idée en avait fait un programme national.  Avec la contrainte de reclasser au moins 70% des participants.
Le conseil d’administration du CCSO ne l’a pas vu ainsi il a décidé  de ne pas entrer en matière, ni sur le projet Internet, ni sur le développement des stages CIM.
Qu’à cela ne tienne, Pierre en bon entrepreneur, songe à créer une entreprise et me demande si je suis intéressé à l’accompagner.
J’avais toujours pensé que mon sens de l’organisation ferait de moi un bon numéro deux, que je pourrai assister un créateur dans son entreprise, mais de là à oser risquer une partie de mes économies, il me fallait réfléchir et peut-être rêver!
Mais dans le fond, l’argument qui l’a emporté, c’est que s’il n’y a que peu de place pour moi comme salarié, alors je dois peut-être créer mon propre poste de travail.
Un jour de novembre 1994, Pierre, sa femme, Monique et moi sommes partis en montagne pour y réfléchir.
Il faisait froid, la pluie et le vent se sont mis de la partie. Le moment du pique-nique de midi arriva et, plus ou moins bien à l’abri d’un rocher, nous nous sommes regardés dans les yeux :
- Alors, qu’est-ce qu’on fait ?
- On fonde une société qui s’appellera M&C Management & Communication !

Pierre et sa femme développeront un secteur dédié à Internet, Didier et Monique travailleront sur le programme CIM.
Et voilà ! Le pique-nique terminé, il n’y a plus qu’à redescendre (sur terre ?), retrousser ses manches, sortir les économies et construire notre propre entreprise.
Il a donc fallu créé une société anonyme, trouver des locaux, définir des prestations claires, contacter les clients potentiels, en moins d’un mois on étaient prêts. Il n’y a plus qu’a faire savoir qu’elle existe.
Du côté d’Internet, le marché s’ouvrait lentement mais sûrement. Quelques entreprises visionnaires (et faisant partie de nos relations !) nous ont fait confiance.
Pour le programme CIM, rapidement les offices du chômage nous ont confiés quelques demandeurs d’emploi intéressés à développer de nouvelles compétences dans le cadre d’un stage en entreprise.
La satisfaction des participants nous a permit de construire une bonne image de cette prestation et après 6 mois, le canton du Valais nous a donné l’opportunité d’ouvrir un bureau à Sion.
Cette année là, nous avons réinséré plus d’une vingtaine de personnes, ouvrant par là autant de places de travail, car les entreprises auxquelles nous nous étions adressés n’auraient pas pris le risque d’engager du personnel.
Une vingtaine d’emploi, ce n’est rien par rapport au nombre de chômeurs en Suisse (à cette époque, plus de 100'000), mais j’ai toujours pensé à cette histoire de l’enfant se promenant le lendemain d’une tempête sur une plage couverte d’étoiles de mer mourantes rejetées là par la mer en furie.
Il prend les étoiles une à une et les lance à l’eau. Un passant lui dit que face à l’immensité de la tâche, son travail ne changera rien à la situation.
- C’est vrai, mais pour celle-là ça changera tout !
Et il la lance au large.
Deux ans après le démarrage de M&C, nous étions une vingtaine de collaborateurs actifs dans le monde de l’informatique et une demi-douzaine consacrés à diverses prestations pour l’assurance chômage.
Il était temps de former deux entreprises séparées ayant chacune un éventail de prestations ciblées.
Formation-Conseil est né en janvier 1997, presque entièrement financé par les collaborateurs, Monique et moi.