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partie centrale qui "pousse"

Chapitre 5

Mon grand-père, Jules Bordon naît le 12 décembre 1890
Il saignait souvent du nez et vers l’âge de 10 ans, sa grand-mère l’a soigné dit-on en lui faisant manger beaucoup de semoule.

Sa soeur, Marie-Sylvie née le 22 juin 1894 va développer petit à petit la maladie de la persécution. Finalement elle sera internée à Gland et je me souviens de lui avoir une fois rendu visite avec mes parents. Elle accusait tous le monde de vouloir l’empoisonner et surveillait sa chambre avec un immense soin……
Elle est décédée en 1982.

Une deuxième soeur, Mathilde Elisa née le 17 décembre 1887 ne se mariera pas. Elle est morte le 16 mai 1920 à l'âge de 33 ans.


Aimé-Francis, le petit frère de Jules est né le 12 mars 1896
Enfant, je me souviens bien de sa poignée de main. Il avait plaisir à me faire basculer en avant en me tirant à lui d’une main ferme

Le 24 janvier 1914 Jules mon grand-père épouse Julia-Rodolphine Rieben, née le 6 avril 1891, ils ont 3 enfants :


• Mareili est née le 23 décembre 1915
• Anna-Gabrielle, le 20 décembre 1923
• Francis, mon père, le 26 août 1925


Julia est une femme de cœur. Déjà avant son mariage, elle s’était beaucoup occupée de Georges Rossier né en 1902, un enfant que sa sœur avait eu sans être mariée.
En 1918, Jules a donc 28 ans, une femme et une fille de 3 ans, tout aurait pu être parfait. Malheureusement il fait une chute à vélo dans le contour du Pissot (photo). Son dos heurte un piquet de fer, il est sérieusement blessé.  Il doit constamment rester couché sur le ventre car un abcès se développe sur sa colonne vertébrale. Il reste l’été à l’infirmerie de Bex, exposant son dos au soleil pour faire mûrir son abcès. L’hiver il vit à Antagnes, toujours couché a plat ventre. Georges, le fils de sa belle sœur, a alors 16 ans et c’est lui qui s’occupe du domaine. Un matin, deux ans après l’accident, l’abcès gros comme un pain d’un kilo crève tout seul, Jules est guéri et il n’aura aucunes séquelles !


Le 12 avril 1929, Marie-Sylvie, la sœur de Jules accouche d’un fils « naturel ». Le petit Gilbert est placé dès sa naissance dans une famille d’accueil, car sa mère ne s’en occupait pas (selon l’exemple de sa propre mère ?). Après quelques mois Julia, lors d’une visite chez les parents d’accueil, trouve le petit dans la caisse à bois sous le fourneau.  Il est dans un état épouvantable, rachitique il n’a plus de forces. Julia l’emmène immédiatement chez elle et l’intègre dans sa famille.


Jules, sa femme et ses enfants habitent dans une maison au Cretel (photo), mais ils ne s’entendent pas bien avec le frère Aimé et la sœur Marie-Sylvie (la maman de Gilbert) car elle ne fait toujours rien de ses mains. Marie-Sylvie ne vit que par la vente des biens de la famille qui diminuent sérieusement.
Un jour Jules emmène son fils Francis chez elle (quand elle n’est pas là) et compte devant lui 36 billets de mille francs cachés dans une armoire.
Jules décide de partir et c’est à la « fabrique » (photo) qu’il installe sa famille. C’est un groupe de maisons situé dans la plaine  ………………


Jules travaille maintenant comme ouvrier-maçon tout en travaillant les quelques terres qui lui restent.
En 1936, Jules déménage dans un chalet qu’il construit au Dévens sur Bex.
Cette année là,la famille de Jules est donc constituée de Mareili qui a 21 ans, de Anna qui a 13 ans, de Francis qui a 11 ans et du petit Gilbert qui a 7 ans.

L’école primaire est à moins de 100m, mais Francis met parfois du temps pour rentrer à la maison.
Il n’est pas très studieux, fait de nombreuses frasques, il est plutôt turbulent. Il entreprend un apprentissage de maçon. Un jour, à Ollon ses collègues et lui utilisent un échafaudage suspendu à deux palans à manivelles pour hisser des marches d’escaliers. Un des deux palans lâche et l’échafaudage bascule. Les lourdes pierres roulent sur les planches et Francis qui est sur l’échafaudage avec la charge n’a pas d’autre choix que de sauter dans le vide pour ne pas se faire écraser. Dix mètres plus bas, il tombe sur la route devant les roues du vélo de son père qui passait par là et se relève sans une égratignure. Du coup, ils vont boire un verre pour fêter ça.


La guerre éclate et apporte son lot de malheur. En 1943, Anna meure en s’éteignant comme une bougie. Personne ne sait pourquoi. A-t-elle eu des déboires amoureux ? Son engagement comme « marraine de guerre » ne nous laisse pas d’indications.