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partie centrale qui "pousse"

Chapitre 2

La généalogie précise des Bordon d'Antagnes commence le 4 avril 1641, lorsque Mauris Bordon épouse Françoise D'Ormont. 5 ans plus tard (en novembre 1646), il vont fêter la naissance de Jean, leur premier né. Au total ils auront 9 garçons et 3 filles en 23 ans. Le dernier né se prénomme Jean François et naîtra le 8 août 1669.
C'est leur troisième enfant, Pierre Bordon né le 19 août 1649 qui sera notre prochain maillon génétique. Agé de 36 ans, il épouse Pernon Manson le 16 février 1685. Elle lui donnera 10 enfants en 19 ans (4 filles et 6 garçons).

1690, le début de la fortune...

Le 25 février 1690, Pierre, reçoit des biens situés à Forchex, à Antagnes et à Arveyes. Il en reçoit également entre le 16 mai 1689 et le 21 avril 1697. On peut supposer qu’il est à l’origine de la fortune des Bordon d’Antagnes.
A cette époque, les occupants bernois comptent sur les Bordon pour prélever la dîme, mais les habitants d’Antagnes peinent à la payer.
Ils se plaignent de la mauvaise qualité du terrain qui est caillouteux et pentu. Il peut bien servir à la culture de la vigne, mais les terrains sont réservés en grande partie aux gens de la montagne ou à l’abbaye de St Maurice.
Un jour, les Antagnoux écrivent une lettre pour demander aux Bordon de transmettre leurs doléances à leurs Excellences de Berne.
On ne connaît pas la date exacte de cette lettre, car il n’en reste que le brouillon dont une partie est manquante.

Très Illustres Hauts Puissans et souverains seigneurs
Les habitans du Dixain d 'Antagne, qui forment la douzième partie du Mandement d’Ollon au Gouvernement d’Aigle, très soumis & fidèles sujets de l’Etat, prennent la liberté de recourir très humblement à la Magnanimité de vos souveraines Excellences, pour les supplier pour les décharger du droit de fouage que chaque feu du Dixain est tenu de payer annuellement à vos souveraines Excellences,lequel se monte à vingt & une mines & tiers d’avoine par chaque faisant feu. Ils fondent leur très humble requête sur les raisons suivantes,
1°L’Etat des habitans du Dixain d’Antagne n’a aucune proportion avec celui des autres Dixains de la commune d’Ollon. Tandis qu’une partie des habitans du mandement d’Ollon jouissent de l’aisance & des commodités de la vie,
ceux du Dixain d’Antagne sont privés de tous ces avan-
tages, même ils sont si pauvres, que la plus grande partie du revenu de la bourse des pauvres est appliquée à leur soulagement.
2°Cette pauvreté a sa source dans le sol même du Dixain d’Antagne, qui est extrêmement montueux et rapide & rempli de tertre rocailleux. Le terrain d’ailleurs est d’une nature si graveleuse que dans les printems secs & chauds, une partie des semences & des foins sèchent sur la plante.
3°C’est une chose digne de remarque, que l’influence de l’air du Dixain d’Antagne sur les habitans. Plusieurs familles sont atteintes d’une grande faiblesse d’esprit & il en est bien peu s’il existe une seule qui n’en fournisse des exemples, ce qui anéantit toute industrie parmis eux.
4°Ce que le territoire d’Antagne produit de meilleur consiste en vignoble assez bien exposé dont les habitans du Dixain ne possèdent qu’une petite portion. La plus grande partie étant possédée par les particuliers de plusieurs Dixains de la montagne.
5°Ce qui reste de terrain propre à former de bonnes prairies ou des champs d’une culture aisée & le meilleur vignoble appartient en grande partie à l’Abbaye de Saint Maurice en Vallais qui y possède un domaine très considérable.
6°Non seulement l’Abäye de St Maurice en Vallais est en possession des meilleurs fonds du Dixain d’Antagne, mais avec les censes directes auxquelles à peu près toutes leurs possessions sont assujeties soit dans d’autres fiefs, soit dans celui de la dite abaye de St Maurice ; elle lève encore la Dixme sur toutes les vignes & les champs du dit Dixain, ensorte que les habitans ne jouissent d’aucun affranchissement quelconque.
7°Une partie des familles du dit Dixain sont tellement épuisés par le payement des diférentes charges auxquelles leurs terres sont assujetties, que quand ils ont acquité leurs redevances, il leur reste très peu de grains pour pourvoir à leur subsistance & que plusieurs même sont forcés de recourir à des emprunts ou de mandier pour ensemencer leurs champs.
8°Le village d’Antagne est très défavorablement situé pour les aisances et les commodités de la vie. 1°l’abord en est dificile et pénible. 2°Il n’a aucun paturage public de quelques conséquence à sa portée. 3°Il est rès éloigné des forets & il ne peut se procurer qu’à grand fraix quelque bois à batir. 4°La proximité de la Grionnaz torrent rapide & sujet à déborder, expose leur terrain à de tristes dévastations.
9°Quand ces faits ne seraient pas d’une notoriété pubblique
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Malheureusement plusieurs enfants de Pierre Bordon décèderont très jeune.
François le 3ème enfant décède avant 5 ans, Marie également. Le 5ème enfant s'appelle François comme sont grand frère décédé avant lui. Le 27 août 1702 nait Pierre qui décédera avant 2 ans. Le garçon suivant naît le 4 janvier 1704 et s'appellera aussi Pierre en souvenir de son frère, mais mourra à moins d'un an. Le prochain enfant né le 13 mars 1705 s'appellera aussi Pierre et se mariera en 1733. Mais il n'aura qu'une fille avant de décéder le 22 février 1740 à l'âge de 35 ans.

Notre généalogie continue donc par le 5ème enfant, François Bordon né le 25 mars 1695. Il se marie le 16 décembre 1726 avec Jeanne Marie Ruchet. Le premier de leurs 5 enfants s'appelle Pierre Daniel. C'est lui qui sera le prochain maillon de la chaîne. Son frère François né 3 ans plus tard ira s'établir sur les hauts d’Antagnes, à Palluyeres, et y fondera une "dynastie" parallèle, celle des Jean David (mais on verra ça dans le chapitre 3). Trois autres enfants naîtront ensuite: Jeanne Marie, Jean Gabriel qui mourra à 42 ans d'hydropisie (insuffisance cardiaque) et Gédéon qui mourra à l'âge de 20 ans.


Mais revenons au premier enfant de François, Pierre Daniel Bordon né le 29 mars 1728. Sa vie sera courte car il décédera un peu plus d'une année après son mariage avec Marie Madeleine Croset le 9 avril 1753. Ils auront deux fils : François Gabriel qui deviendra le célèbre lieutenant de milice dans la région et Jean Daniel (né juste après la mort de son père). Il mourra jeune lui aussi, tué à 17 ans par un tronc de mélèze qu'il voiturait avec son oncle Jean Gabriel.