Contactez-nous

partie centrale qui "pousse"

Le Gymnase

En 1994, après avoir obtenu mon diplôme de fin d’étude au cycle d’orientation de Châtel-St-Denis, l’accès au Gymnase m’était permis. En principe les étudiants habitant le district de la Veveyse sont sensés entrer au collège de Bulle. Durant les vacances d’été j’avais discuté avec Chloé Tornay, la fille d’une très bonne amie de Monique. Chloé étudiait au collège St-Michel à Fribourg et m’en a dit que du bien. Le collège St-Michel est une institution prestigieuse où de nombreuses personnalités, tel que l’abbé Joseph Bovet, l’écrivain Jacques Chessex ou l’ancien conseiller fédéral Joseph Deiss, s’y sont formées. De plus le collège est situé au cœur de la ville de Fribourg, cité beaucoup plus trépidante que la petite ville rurale de Bulle. J’ai donc fait une demande spéciale au rectorat du collège St-Michel afin d’y commencer mes études. Etant donné mes excellents résultats scolaires, ma requête ne fût qu’une formalité.
En septembre 1994 je débutais ainsi ma vie estudiantine au collège St-Michel en classe de Type C, la section scientifique. Pour moi  la voie scientifique allait de soi, car la science me passionnait. C’est mon père, ingénieur, qui m’a donné le goût de cette discipline. Durant mon enfance il m’expliquait par exemple les secrets de la physique des particules ou les mystères de l’univers. Je trouvais et je trouve toujours la science fascinante. Un jour il avait ramené une loupe binoculaire de son travail à Tetra Pak. L’observation d’objets microscopiques était captivante. J’avais également reçu le kit du petit chimiste en cadeau et on s’amusait à faire des expériences inédites. Je devais avoir une douzaine d’année quand j’ai fabriqué moi-même de l’hydrogène dans ma chambre à Attalens. Il suffisait de faire passer un courant électrique dans une solution d’eau salée et de placer une éprouvette au-dessus de la cathode afin de récupérer le précieux gaz.
Ma sœur commença également le collège, mais à Bulle. Je n’étais donc plus en compétition directe avec elle, mais avec les étudiants de Fribourg. Nous avons donc chacun poursuivit notre cursus gymnasial de notre côté.
A cette époque un copain d’enfance, Antoine Jeanneret, passait le plus clair de son temps chez nous à Attalens. Il avait travaillé temporairement à l’aérodrome d’Ecuvillens et m’expliqua que leur club de parachutisme proposait des baptêmes. Le 6 mai 1995 je me fis donc offrir pour mes 17 ans un saut en chute libre en tandem. Malgré l’angoisse de ma mère à l’aérodrome en me voyant tomber comme une pierre depuis l’avion, l’expérience fut inoubliable, j’ai  adoré ! J’eu même le privilège d’être filmé durant le saut par un caméraman parachutiste. Le jour de mon anniversaire 10 jours plus tard, les surprises n’étaient pas terminées. En effet je voulais marquer le coup et demanda à grand-maman Alice de préparer un repas très spécial, des vols-aux-vents aux amourettes de taureau et à l’épine dorsale. Evidemment nous révélâmes aux invités le contenu de leurs assiettes seulement à la fin du repas. Ce fût une fête d’anniversaire très drôle et particulièrement réussie.
Durant les vacances d’été en août, ma mère nous invita pour faire un voyage en Thaïlande en août. Malgré le fait que ce soit la saison des pluies, ce fût un voyage extraordinaire.
La deuxième année au Collège St-Michel se passa très bien. En cours d’année deux jeunes débarquèrent durant le cours de Religion donné par notre Prof de classe de l’époque, Jacques De Coulon. Ils nous présentèrent l’AFS, une association proposant des séjours linguistiques à l’étranger. En fait il s’agit de collégiens qui avaient fait un séjour à l’étranger grâce à cette association. Je fus tout de suite emballé par l’idée de partir à l’aventure pendant une année dans un pays lointain et vivre une expérience hors norme au sein d’une culture différente.  En effet ce fût une autre période charnière de mon parcours et une nouvelle étape d’émancipation. Durant le printemps 1996 j’entamai donc les procédures administratives chez AFS. Après un entretien réussi dans leur bureau de Lausanne, il était question de la destination de mon aventure linguistique. Mon souhait initial était de partir le plus loin possible de la Suisse afin de bénéficier d’un dépaysement total et vivre une expérience exaltante. D’ailleurs, en ce qui me concerne, plus les défis sont élevés, plus ils sont excitants. C’était l’occasion rêvée de pouvoir m’émanciper hors de mon cadre familial. De plus j’avais l’intention de profiter du séjour pour parfaire mes connaissances en Anglais. La première destination qui me vint à l’esprit fût la Nouvelle-Zélande, en effet c’est un pays anglophone et il est difficile de s’éloigner davantage de la Suisse ! Malheureusement il ne restait plus de place pour cette destination. L’année précédente ma mère nous avait invités pour un voyage en Thaïlande que j’avais beaucoup apprécié. AFS me proposa donc cette destination. Etant donné que ce n’est pas le pays le plus adéquat pour apprendre l’Anglais, je déclinai poliment leur offre. Je proposai ensuite l’Australie, cependant AFS répondit que j’étais trop âgé pour ce pays. Dépité, je proposai l’Afrique du Sud, une région chaude, suffisamment dépaysante et probablement beaucoup plus anglophone que la Thaïlande. Cependant la sécheresse qui y régnait m’empêchait soi-disant d’y séjourner. Je ne déviai pas de ma ligne directrice et proposa finalement les Etats-Unis, tout en spécifiant mon souhait pour un lieu si possible au climat agréable. Le destin voulu que j’aboutisse au Texas dans une famille mormon, les O’Neil.
Avant le départ je fus invité à un week-end de préparation en Suisse avec les autres participants du programme.
La famille O’Neil habitait une maison dans la banlieue d’une ville appelée Burleson située entre Dallas et Fort Worth. Il y avait le père, Don, travaillant dans une entreprise fabriquant des puces d’ordinateur ; la mère, Joan, mère au foyer et le fils, Lorin, 16 ans, collégien. Les parents étaient assez âgés et tous leurs enfants avaient déjà quittés le nid familial depuis longtemps. Je jouais donc le rôle du frère manquant au petit dernier. Je fus très bien accueilli dans cette famille particulière. Les mormons sont des chrétiens très engagés, on avait l’habitude d’aller à l’église du dimanche où on m’enseignait le livre mormon. Les membres de l’église faisaient très souvent des témoignages durant la messe. Ce sont également des gens très famille, Joan passait beaucoup de temps tous les jours à nous préparer nos repas.  Ce sont aussi des gens tolérants malgré nos différences confessionnelles. Les Mormons ne sont pas censés consommer des substances pouvant altérer la conscience, tel que drogue, alcool ou caféine. Malgré ces restrictions, j’avais le droit d’avoir mon propre bocal de café.

Voire le séjour linguistique au Texas...

En juillet 1997, je suis de retour en Suisse après une année palpitante aux USA. A peine rentré je pars en vacances sur la côte Bordelaise à Soulac avec mon père, Monique, François, Nathalie, Luca, Jonathan et sa copine de l’époque Carine. Nous séjournons dans un camping au bord de la plage et l’ambiance est festive. C’est à cette occasion que je tente ma chance pour la première fois dans un casino. La chance du débutant me permis de gagner à la roulette et à la machine-à-sous. Pour l’aubaine je paie la tournée au bar de Soulac. Le fameux punch du village rendit la soirée particulièrement gaie et mémorable.
Je poursuis donc ma scolarité au collège St-Michel. Etant donné mes excellents résultats de deuxième année, j’avais la possibilité de passer directement en quatrième année en validant mon année linguistique comme troisième année gymnasiale. Finalement je pris la décision de ne pas sauter une année et de commencer là où j’avais arrêté une année auparavant. Cette troisième année au collège St-Michel se passa très bien, le seul bémol étant le décès de mon grand-père, Francis Bordon, le 13 décembre 1997. C’est aussi à cette époque que je fus appelé sous les drapeaux pour la première fois. Il s’agissait en fait de la journée de recrutement à l’armée. Je m’étais proposé comme Sanitaire, pensant faire mon école de recrue à Moudon pas trop loin du domicile familial. Comme je voulais terminer le gymnase avant de commencer l’école de recrue, l’armée repoussa la date fatidique pour 1999 au lieu de 1998 comme initialement prévu. Le revers de la médaille fut le fait que l’école de recrue pour sanitaires déménagea de Moudon à Monte Ceneri à cette époque. Du coup l’école était beaucoup plus éloignée que prévu, au moins je pouvais bénéficier du soleil tessinois à la place de la grisaille de Moudon. C’est également à partir de cette époque que je passai un après-midi par semaine pour faire le ménage et le repassage chez mon père à Fribourg afin de gagner un peu d’argent.
Nous sommes en 1998 et ma troisième année au collège St-Michel se termine normalement. Je profite donc de la longue pause estivale pour gagner encore un peu plus d’argent. En effet je passai deux semaines au collège Ste-Croix à Fribourg pour faire des travaux de nettoyage. L’argent gagné me permit de partir en voyage à Amsterdam, car je voulais marquer le coup pour mon vingtième anniversaire. Un copain de Fribourg, Georges, avec qui j’avais fait les deux premières années de gymnase m’accompagna dans la capital Hollandaise. Une fois encore la chance me sourit au casino d’Amsterdam, ce qui permit de prolonger la fête. De retour je profitai de ces longues vacances pour sortir en boîte de nuit à Fribourg et à Vevey. Une copine d’enfance de Nathalie, Sandrine, m’avait fait découvrir une discothèque à Vevey, nommé « Neury’s ». L’ambiance y était super sympa. En fait l’été 1998 se révéla être un autre tournant dans ma vie. En effet en juillet je fis la connaissance de Carmen. Ce jour-là j’avais passé la soirée avec Sandrine et une de ses copines dans un bar de Montreux où on avait joué au billard. Sur le chemin du retour je traversai Vevey seul dans ma voiture. La soirée ne s’était pas terminée très tard et j’hésitai à rentrer à la maison à Attalens. Au giratoire en face du siège de Nestlé une petite voie intérieur me fis faire le tour pour revenir en arrière. Je décidai donc de finir la soirée au Neury’s. C’était une soirée karaoké et je rejoignis un groupe de connaissances dans la discothèque. Une des filles du groupe commença à me draguer. Après un certain temps la majorité du groupe d’amis quittèrent le Neury’s, y compris la fille qui m’avait dragué. Il ne restait plus que Carmen et nous avons vite sympathisé. Une semaine plus tard, le 27 juillet, nous avons eu un rencard dans le restaurant chinois « La Grande Muraille » à la Tour-de-Peilz. Depuis cette date nous ne nous sommes plus quittés. En automne nous avons fait notre premier voyage ensemble. Nous sommes partis une semaine à Florence.
En 1999 je terminai ma dernière année gymnasiale. Au printemps nous avons fait le voyage d’étude à Prague. C’était la première fois que j’allais en Tchéquie et l’ambiance était plus festive que studieuse. Le baccalauréat ne fût qu’une formalité et j’obtins la maturité fédérale haut-la-main. D’ailleurs le rectorat me décerna même le prix du mérite. Il s’agissait de récompenser le meilleur de la classe. Le prix consistait en un bon d’achat à la librairie Payot.
Rapidement après l’obtention de mon bac, je débutai l’école de recrue à Monte Ceneri. Je passai ainsi 15 semaines sous les drapeaux (du 12 juillet au 22 octobre 1999) afin de devenir soldat sanitaire de terrain.